Régie de l'énergie
Historique - 1990 une année tournante
Le début des années 90 marque un tournant dans
l’histoire de l’électricité en Amérique du Nord. La
déréglementation est à la mode. La Californie et l’Alberta ouvrent le bal et déréglementent le
commerce au détail de l’électricité.
Le Québec, qui représente un important maillon dans la
chaîne électrique nord-américaine, voit son gouvernement
appuyer et favoriser les échanges énergétiques à l’échelle
du continent. Cependant, le gouvernement en vient à la
conclusion que cette ouverture du marché de l’énergie repose
avant tout sur l’accès non discriminatoire des
réseaux de transport.
Toutefois, le gouvernement en vient également à la
conclusion que pour porter ses fruits, la déréglementation
doit être planifiée, car après avoir changé leur cadre
réglementaire, la Californie et l’Alberta n’ont pas obtenu
les baisses de prix souhaitées, bien au contraire.
C’est dans cette perspective que le gouvernement adopte en
1996 une politique énergétique pour le Québec.
Cette politique propose des pistes d’actions et des réformes
majeures afin d’assurer le développement durable dans le
contexte de la restructuration des marchés de l’énergie.
Comme nous l’avons souligné, la libération du commerce de
l’électricité repose avant tout sur l’ouverture du réseau de
transport. En mai 1997, le Québec se conforme aux exigences
de réciprocité de la Federal Energy Regulatory Commission
(FERC), en approuvant un tarif de transport et en ouvrant le
réseau de transport et le marché de gros d’Hydro-Québec aux
entreprises américaines.
Pour respecter les nouvelles règles, Hydro-Québec crée une
unité d’affaires indépendante, soit TransÉnergie, qui
s’occupe uniquement des activités de transport de
l’entreprise.
Une régie de l'énergie
En juin 1997, le gouvernement crée la Régie de
l’énergie. En fait, une régie existait déjà, mais elle
s’occupait essentiellement des questions relatives au gaz
naturel.
Sa mission
La Régie de l’énergie est un organisme de régulation, dont
la mission consiste à assurer la conciliation entre
l’intérêt public, la protection des consommateur-trice-s et un
traitement équitable du transporteur d’électricité et des
distributeurs. Elle favorise la satisfaction des besoins
énergétiques dans une perspective de développement durable
et d’équité tant au plan individuel qu’au plan collectif.
À cette fin, elle fixe ou modifie les conditions et tarifs
auxquels l’électricité est transportée ou distribuée. La
Régie examine également les plaintes des consommateur-trice-s.
Sa composition
La Régie est composée de sept
(7) régisseur-euse-s, dont un-e président-e
et un-e vice-président-e, qui sont nommé-e-s par le gouvernement.
Ils exercent leurs fonctions à temps plein. La durée de
mandat d’un-e régisseur-euse est de cinq (5) ans.
Une demande déposée devant la Régie est étudiée et une
décision sera prise par un-e (1) ou trois (3) régisseur-euse-s. Les plaintes
sont examinées par un-e (1) seul-e régisseur-euse.
Pouvoirs et fonctions
La Régie est un organisme de régulation économique exerçant
des fonctions administratives et quasi judiciaires.
Son rôle consiste à réglementer les activités
monopolistiques des services publics en matière de transport
et de distribution d’électricité et de gaz naturel. La
production d’électricité est une activité non réglementée.
D’importants règlements de la Régie sont entrés en vigueur
en 2001. Les distributeurs d’électricité sont tenus de
soumettre pour approbation leurs plans d’approvisionnement
et leurs programmes d’investissements. Cette dernière
exigence s’applique également à la division Transport
d’Hydro-Québec, soit TransÉnergie.
Régie de l’énergie et le rôle syndical
Être responsable syndical-e dans le dossier de la Régie de
l’énergie c’est s’intéresser à deux choses en particulier,
soit à ce qui se passe à la Régie comme tel et à la
déréglementation dans son sens large.
D’une part, ce rôle consiste à monter des dossiers sur les
sujets débattus devant la Régie, de suivre l’évolution, de
tirer des conclusions, de faire rapport et/ou des
recommandations s’il y a lieu au Comité exécutif provincial.
Certains de ces dossiers pourraient avoir une incidence
directe sur nos emplois, que l’on pense au dossier sur le «
sys-tème d’information clientèle » où Hydro-Québec
Distribution a déjà annoncé que « le projet nécessitera
d’importantes modifications aux façons de faire au sein du
distributeur, ce qui aura des répercussions majeures sur les
employé-e-s ».
D’autre part, il ne faut pas perdre de vue que tout
ça découle de la déréglementation, que le lien est direct.
Donc, la cueillette d’informations se rapportant de près ou
de loin au dossier de la déréglementation fait aussi partie
du mandat du responsable du comité Régie de l'énergie. Il s’agit en fait de
colliger toute cette information et de la rendre disponible
aux membres et au Comité exécutif des trois sections locales
957, 1500 et 2000 car dans ce dossier, les trois unités se
sont regroupées afin d'optimiser le dossier.
Les requêtes devant la Régie
Normalement plusieurs requêtes sont actives, pour
en connaître le contenu, nous vous invitons à visiter le
site
Internet de la Régie de l'énergie. Chacun des dossiers
nécessite normalement au moins
une journée d’audience publique. Les régisseur-euse-s et les
intervenant-e-s autorisé-e-s vont questionner la-le demandeur-resse (1) et
cette-ce dernier-ère devra répondre à la satisfaction de la Régie. Après
avoir pris en délibéré chaque requête, une décision sera rendue.
La-Le demandeur-resse ne peut en appeler de la
décision. Cependant, elle-il pourra, à certaines conditions,
demander une révision totale ou partielle de la décision.
Rappelons que seules Hydro-Québec TransÉnergie et Hydro-Québec
Distribution sont soumises aux règles de la Régie. Hydro-Québec
Équipement et Hydro-Québec Production n’ont pas d’activités
réglementées. Les coûts des services offerts par services
partagés sont examinés à l’intérieur des causes d’Hydro-Québec
Distribution et d’Hydro-Québec TransÉnergie.
Plusieurs requêtes feront l’objet d’une présentation
particulière à la Régie de l’énergie. Les principaux sujets de
ces requêtes touchent, bien entendu, tout ce qui concerne les
tarifications, la fourniture d’électricité, les conditions de
fourniture, le plan d’approvisionnement, les mesures d’économie
d’énergie.
Hydro-Québec doit aussi déposer des demandes à la Régie de
l’énergie pour tout investissement majeur, tant pour
l’acquisition et la construction d’immeubles dans les activités
de transport et de distribution d’électricité, les conditions
d’installation du réseau et les systèmes informatiques de
l’entreprise.
(1) La-Le demandeur-resse peut être Hydro-Québec
Trans-énergie, Hydro-Québec Distribution ou un-e
intervenant-e externe.